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D’une touche subtile et délicate, d’un trait sûr et sinueux, Ji Dachun nous entraîne dans une folle fantasmagorie où les animaux s’humanisent, les choses s’animalisent, les humains se réifent…..Grande confusion des genres pour un album d’images choc, drôles ou érotiques, toujours poétiques , un répertoire pour adultes que les enfants pourraient souvent croire dessiné pour eux : des petits ours bruns « croisent » des petits cochons roses » qui n’ont rien à voir avec les trois ours ou les trois petits cochons de nos contes ancestraux…..
Les gravures éditées par FMR font plus radicalement référence aux allusions sexuelles, ces pulsions de vie qui hantent toute création : un serpent banane s’étire langoureusement, un cœur- sexe se dresse fièrement pour défier le monde tandis que la mort se joue de l’artiste (et de nous…) qui nous offre un crâne moqueur, sempiternellement vainqueur.
La vie-la mort…..envisagées avec l’insolence caractéristique du travail de Ji Dachun côtoient dans cette sélection les « odorantes » petites crottes devenues, par la tendresse pastelle de leurs irréels bleu et vert, quasi précieuses, mais aussi l’image particulièrement douce de cet oiseau, qui, malgré son allure sportive, chante la sérénade au clair de lune….
Déroutante, toujours, l’œuvre de Ji Dachun oscille entre provocation et poésie pour nous surprendre, toujours, de son charme souriant.
Lionelle Courbet |
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