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Mon travail est une entreprise de double transmutation, qui consiste à rendre invisibles les choses visibles et visible le monde de l’invisible. Le point de jonction du visible et de l’invisible est précisément la dimension d’immédiateté prégnante dont procède l’oeuvre. Ce qui s’imprime dans notre regard n’est pas l’oeuvre, ce n’est pas l’art. L’art n’est pas visible. Il se perçoit. Pourquoi ? Non parce qu’il révèle du sensible, mais parce qu’il est le rien qui se situe par-delà l’objet et nous englobe aussi. Personnellement, j’ai choisi la voie de la rencontre entre intérieur et extérieur. L’important, pour moi, est de limiter les parties agies et d’accepter les parties non agies, tout en créant entre elles des rapports dynamiques d’interprétation et de répulsion. Je souhaite que ces effets d’interaction rendent l’espace poétique, critique et transcendant. C’est cette qualité d’espace que je nomme « espace de résonance « Assis sur un banc, dans un jardin public, je contemple l’azur. Regarder l’étendue vide du ciel me donne la sensation d’être regardé par elle. Le vide n’offrant aucun point sur lequel mon regard puisse se fixer, ce dernier s’étend à l’infini. De même que, dépourvu comme il l’est de point de vue fixe, le vide qui me regarde s’étend sans limites, à travers moi comme au travers de toutes choses. Plus je regarde le ciel, plus il vient se confondre avec moi, plus je me confonds avec lui. Le signe désigne quelque chose de précis, mais l’oeuvre d’art est, elle, toujours en décalage avec la désignation. Une oeuvre d’art n’est ni un signe ni un langage intelligible. En somme, l’oeuvre est à la fois là et pas là où elle semble être. Une oeuvre n’est ni un signe ni un texte. C’est la nature vivante, le monde non réifié.
Lionelle Courbet