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Incontestable héritier d’Hokusai, Saeki affirme encore aujourd’hui la pérennité de cet art de l’image trouble, dérangeante et fascinante qui, tapie au creux des âmes, habite tout particulièrement l’inconscient collectif japonais. Si la technique du trait magnifiquement habile et sinueux, celle des aplats de couleurs, puissants, sonores, placent aujourd’hui l’artiste aux premiers rangs de cette tradition, les sujets, souvent teintés d’humour, se veulent choquants, au delà des normes du genre acceptées. Notre XXème siècle a balayé tous les tabous quand la vie familiale et le monde de l’enfance sont désacralisés…..
Tant de violences pour mieux nous mener à la félicité n’ont rien pour nous surprendre. Le rapport amoureux ne relève-t-il pas de la joute ? Qu’à travers les temps, la poursuite du plaisir charnel ait permis d’accéder à l’Harmonie cosmique, ou tout simplement à l’accomplissement de soi, qu’elle ait rendu possible à l’homme d’affirmer sa liberté, il semble qu’aujourd’hui, au delà de toute connotation intellectuelle, loin de toute préoccupation spirituelle ou tout sentiment mystique, elle reste quête universelle d’Absolu. Sans doute est-ce pourquoi les images de Saeki exercent un indicible pouvoir de séduction, pourquoi elles font vaciller notre imaginaire pour l’entraîner, loin de toutes contingences, vers un ailleurs d’extase et de béatitude.
Lionelle Courbet |
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