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Il n’y a pas si longtemps, en 2002, Yang Maolin découvre l’inutilité des artistes, leur impuissance à changer le monde. Désabusé sans doute par plusieurs décennies d’un travail peut–être trop sérieux, touché par l’âge qui porte la grâce et donne plus de légèreté aux choses, il décide alors de s’amuser. Faire table rase. Recommencer. Quoi de plus passionnant que ces films d’animation qui ont bercé sa jeunesse et captivent toujours son imaginaire ? Il s’en approprie les héros, qui tels les dieux d’une cosmogonie contemporaine, structurent les récits fondateurs de notre culture universelle et, par jeu, par dérision, les immerge dans le contexte traditionnel de l’iconographie sacrée du tout particulier bouddhisme tibétain. Ainsi, les gravures du recueil présentent la mise en page de mandalas où Boudhas et Bodhisattva deviennent King Kong, Godzilla, Peter Pan ou la Petite Sirène...Le syncrétisme ne manque pas d’audace ! La part de jeu de l’artiste ne peut laisser dans l’ombre son amère réflexion : le bouddhisme, tout comme ces personnages d’animation sont des phénomènes culturels d’importation, où situer l’identité propre de Taiwan soumis de tous temps aux
influences étrangères ?
Lionelle Courbet |
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